Cet été j’ai participé à une magnifique randonnée de 7 jours (5 jours à cheval) entre Engelberg et Lauterbrunnen . Enormément de plaisir dans des paysages magnifiques, avec une équipe super sympa et une organisation au top, j’espère que vous aurez du plaisir à les lire cette aventure
Lundi 22 août: Départ matinal de l’écurie avec Emilie pour rejoindre notre guide Julie Cousinou et les autres participantes, soit Sophie et Meiky à Engelberg. Ute, la maman de Meiky fera office de « voiture suiveuse », avec la nourriture et les couvertures pour les chevaux. Les parcs ont été montés la veille par Julie. Etonnement: on squatte le petit terrain de jeu en herbe à côté de l’hôtel, mais tout est ok avec les personnes concernées . L’agriculteur du coin a prévu la brouette à crottins et le foin .
En fin de matinée, Julie, Sophie et moi partons déposer les voitures et les vans à Lauterbrunnen, et revenons avec la fameuse « voiture suiveuse ». Il y avait encore 3 autres participants à la randonnée, qui nous accompagné par intermittence selon les étapes: Benny le berger australien de Meiky, Zaya-qui-écoute-tout, la petite chienne de Julie et Tango-la-bouille-à-bisous, le jeune jack russel aussi à Julie
Mardi 23 août : Engelberg-Engstlenalp: préparation des chevaux et départ vers 9h15 pour cette première étape qui nous amènera à Engstlenalp via le Jochpass, à 2’208 mètres d’altitude.
Seront de la partie pour cette semaine: Lynx et Hayoka, les deux QH de Julie, qui vont alterner entre cheval de selle et cheval de bât; Elysée, FM de Sophie, dont c’est la première grande randonnée; Nebtho, AA de Meiky (24 ans et en pleine forme!); Scooby, cheval-poney selon l’humeur ONC d’Emilie; Boy, QH.
Après une première bonne montée, nous découvrons les magnifiques alpages de la région avec une herbe à faire pâlir d’envie tous les exploitants d’alpages du jura vaudois…visiblement ici la terre n’a pas souffert de la sécheresse! Un peu de répit sur un tronçon un peu plus plat (tout est relatif), en ensuite on attaque à pied la dernière rude montée jusqu’au Jochpass. Il y a bien un sentier qui serpente, mais il est utilisé comme piste VTT et le moins que l’on puisse dire c’est qu’il est bien fréquenté! On attaque donc droit en haut! Une pause bien méritée au col où nous pouvons nous restaurer et octroyer une pause bien méritée aux chevaux.
Ensuite descente tranquille à pied jusqu’à Engstlenalp par un joli sentier de montagne dans un paysage magnifique (faut juste faire abstraction des remontées mécaniques du Jochpass).L’approche du lac est superbe, et sur le seul bout plat enherbé (100 m à tout casser) avant l’arrivée, Boy et moi profitons d’un petit galop.
Nous montons les parcs devant l’hôtel, du foin a été déposé par l’agriculteur, ainsi qu’une brouette et des seaux. L’hôtel a un charme certain, les chambres sont généreuses, avec lit d’époque (mais confortables) et douche/wc à l’étage.
Mercredi 24 août Engstlenalp-Willigen: Départ de ce magnifique havre de tranquillité et début d’une longue journée de descente, tout d’abord à travers la forêt, puis des pâturages et des villages jusqu’à Willigen. Les paysages sont toujours aussi magnifiques, alternant entre forêt, cascades, villages avec (encore) quelques superbes bâtiments.
Les tibias prennent un coup avec les 1’600 m de descente, mais étonnamment ça passe encore assez bien. On est bien contente de refaire un tout petit bout de montée avant la descente finale sur Willigen. Quelques centaines de mètres sur la route cantonale suffisent à créer un beau bouchon… le rythme des chevaux est en décalage avec la vie actuelle, mais ça c’est pas nouveau.
Le soir nous allons souper à Meiringen, heureusement qu’on avait réservé, c’était blindé de monde! Sherlock Holmes et les chutes d’eau de Reichenbach attirent toujours du monde. <Sploiler: C’est ici que Sir Arthur Conan Doyle a fait mourir son héros et son ennemi juré> Nuit avec boules quiès dans les oreilles, la fenêtre de la chambre donne sur la route cantonale… si Engstlenalp n’était pas si loin on y serait retourné dormir!
Jeudi 25 août Willigen-Schwarzwaldalp: Petite étape ce jour pour reposer les jambes de tout le monde . On prend le temps pour la préparation des chevaux, et ensuite départ pour Rosenlaui puis Schwarzwaldalp par une petite route de montagne à péage (si si ça se fait encore!).
Il y a quand même un peu de trafic, entre voitures de tourisme, cars postaux, véhicules agricoles et vélos, électriques ou pas. Et comme la route est étroite, il faut viser les places d’évitement et de croisement tous les 50-100 mètres pour ne pas faire bouchon. Mais à l’exception de quelques c****rds qui doivent avoir un avion à prendre sur l’alpe, ça se passe plutôt bien, même si l’exercice demande de la concentration .
Arrivées à Rosenlaui, nous faisons une bonne pause pic-nic et profitions des super-méga-sandwichs de l’hôtel, agrémenté de petits fruits et de salade, le tout servi à l’emporter sur une planchette! L’hôtel vaut le détour à lui tout seul, très belle époque, au point qu’il est interdit de photographier l’intérieur .
Nous continuons ensuite jusqu’à notre destination: Schwarzwaldalp. La route qui poursuit en fond de vallée et redescend jusqu’à Grindelwald via le col de la Grosse Scheidegg est exclusivement réservée aux cars postaux et aux exploitants d’alpage. Vu les panneaux posés à Schwarzwaldalp et vu la tête de certains conducteurs, il semble que tous les GPS ne l’aient pas compris ainsi .
Les parcs sont grands, et les chevaux sont contents de se défouler! Meiky et Ute redescendent en voiture à Rosenlaui pour visiter les Gletscherschlucht (gorges du glacier). Un bouc arrivé de nulle part a bien intrigué les chevaux, et Sophie a pu constater que la réputation de l’odeur du bouc n’était pas fausse!
Vendredi 26 août Schwarzwaldalp-Grindelwald: Petit matin pluvieux avec des annonces d’orage dès la fin de la matinée. On se lève donc un peu plus tôt pour éviter d’être au point le plus haut, le col de la Grosse Scheidegg, au mauvais moment. On prépare les chevaux sous une petite pluie, et finalement au moment de partir il arrête de pleuvoir. Mais le temps restera couvert, humide et venteux jusqu’au col.
La montée est très appréciée car il n’y a enfin quasi plus de trafic sur la route, hormis les cars postaux et les exploitants d’alpage. Le calme fait du bien. On est un peu l’attraction touristique lorsqu’on croise des cars postaux… On fait une petite halte au col, l’occasion pour Meiky de refaire le plein des « heissi Schogggi » qui lui ont tant manqué durant son ses 4 années au Japon . Nous entamons ensuite la longue descente à pied sur Grindelwald, en voyant en face de nous le col de la Kleine Scheidegg que nous franchirons demain pour redescendre sur Lauterbrunnen.
Mais pour l’instant on essaie surtout de découvrir l’Eiger, dont le sommet reste caché dans les nuages… peut-être le découvrirons-nous demain? Durant la descente nous passons devant des parcs à lamas/alpagas/vigognes (cocher la bonne case….), ce qui redonne un regain d’énergie à nos montures, passablement intriguées par ces bestioles qui les regardent de haut en faisant des bruits bizarres!
Après une bonne pause pic-nic nous traversons Grindelwald et attaquons la remontée jusqu’à Im Rohr, notre hébergement du soir. C’est à ce moment que l’orage nous croise, mais finalement, après une quinzaine de minutes de bonne pluie, le ciel se calme. C’est donc au sec que nous pouvons desseller les chevaux, ranger le matériel et monter les parcs qui se trouvent directement à côté du petit train.
Le soir nous partons déguster une excellente raclonette (c’est dur pour une Valaisanne d’écrire un mot pareil à la place de « raclette ») dans un chalet-auberge du coin. Vu la météo qui s’est remise à la pluie, elle a fait plaisir à tout le monde!
Samedi 27 août Grindelwald-Lauterbrunnen: Et déjà la dernière étape de notre périple, avec un parcours qui commence directement par une bonne grimpée par Brandegg et Alpiglen jusqu’à la Kleine Scheidegg.
Pour cette dernière étape je laisse Boy pieds nus: la pousse de la corne a été bien stimulée par les dernières randos, et il va falloir que je donne un coup de râpe. Autant qu’il en use tout seul un peu avant . Il aura aussi fait la courte étape Willigen-Schwarzwaldalp pieds nus, sans problème.
Pause Kaffee/Tee/heissi Schoggi à Alpiglen, les chevaux ne disent pas non! La montée reprend jusqu’au col de Kleine Scheidegg, le sommet enneigé de l’Eiger joue avec les nuages. La face nord est toujours aussi impressionnante, surtout quand on lit un peu ce qu’elle a représenté en alpinisme (https://fr.wikipedia.org/wiki/Eiger). Notre arrivée à la Kleine Scheidegg ne passe pas inaperçue: tout de suite des demandes de touristes pour caresser les chevaux, prendre en photos, acheter des tickets pour faire un tour à cheval (hé oui!).
Nous prenons le temps de faire une bonne pause pic-nic, d’admirer ce paysage fabuleux et d’identifier les montagnes. Mais ensuite il nous faut bien attaquer la looooongue descente sur Wengen et le raidillon tout en lacet jusqu’à Lauterbrunnen. A l’arrivée mes orteils ont un peu frotté le bout des souliers, on apprécie le plat et même la courte montée dans le village pour retrouver les véhicules et les vans.
Ici idem, de nombreuses demandes de touristes pour faire un tour à cheval… y a un business à prendre! Une fois les chevaux dessellés et le matériel rangé, nous amenons les chevaux dans des parcs préparés par un agriculteur super sympa. Le moins que l’on puisse dire c’est qu’il a extrêmement bien fait les choses, les chevaux sont heureux, les parcs solides, bien électrifiés et avec de l’herbe magnifique.
Le tourisme fait vivre beaucoup de monde à Lauterbrunnen, mais quand on voit certains panneaux défendant l’accès aux propriétés privées, on se dit qu’un certain seuil d’acceptabilité est peut-être atteint pour les habitants. Nous logeons dans un hôtel assez simple et qui doit être le repaire des base jumpers. Dans les escaliers sont même exposées des combinaisons de swing suit… espérons que ce ne sont pas celles de ceux qui ne voleront plus… Nous partageons un bon repas dans un restaurant près de la gare, excellente ambiance et déjà un peu nostalgique que la fin de cette rando soit déjà là. On se fait très bien à ce rythme de voyage… à quand la prochaine rando?
Dimanche 28 août retour au bercail: Après un savoureux petit déjeuner en compagnie de notre agriculteur, il est temps de charger les chevaux, de nous dire au revoir et d’entamer le voyage de retour. Dur dur de se quitter, on a encore des étoiles pleins les yeux, et ces toujours un plaisir et en enrichissement de partager une semaine complète en si agréable compagnie et avec nos chevaux. De belles rencontres aussi aux différentes étapes dont on se souviendra.
Un immense merci à Julie du Ranch de la Briqueterie http://www.pension-stabulation-chevaux.ch/ pour l’organisation de cette belle randonnée, d’avoir fait la reconnaissance avant pour savoir quels sentiers étaient adaptés aux chevaux ou pas, d’avoir cherché et trouvé de très bons hébergements pour chevaux et cavalières, et d’avoir mené sans encombres notre petite troupe . Un grand merci aussi à Ute pour son aide logistique avec la voiture suiveuse, et qui a dû jongler avec les méandres des petites routes d’alpages pour nous retrouver tous les jours! Evidemment un tout grand merci à Sophie, Meiky et Emilie pour leur excellente compagnie, ce fut un très grand plaisir de partager cette aventure avec elles .
Et bien sûr, last but not least, milles mercis à Nehbto, Elysée, Scooby, Lynx, Hayoka et Boy pour leurs efforts, leur courage et leur comportement exemplaire .
J’espère que vous avez eu du plaisir à lire ce petit compte-rendu, et en tout cas j’en ai eu beaucoup à l’écrire pour vous!
Catherine